Un début de saison prometteur

Alain Weisz, Directeur sportif :

Le fait que Victor Wembanyama vienne au club a fait que l’on a pris des décisions perceptibles puisqu'on a 7 joueurs professionnels entre 18 et 25 ans. On a tenu à faire en sorte qu’il y ait une cohérence dans la composition de l'équipe et le premier élément de cette cohérence c'est la jeunesse. 

On a une équipe très jeune qui a été renouvelée à 80%, donc il y avait beaucoup de points d'interrogation. Vincent Collet a tenu en premier à faire en sorte que l'équipe ait une bonne tenue défensive avant de véritablement se pencher sur l'attaque. Aujourd’hui, l'attaque est très perfectible et Vincent est le premier à le dire. Mais le fait de pouvoir bien défendre nous a permis de gagner des matchs où nous n’étions pas favoris. Je pense notamment au Mans et à Bourg où c'est la défense qui nous fait gagner.

Le fait qu'on l’on soit 2e au classement aujourd’hui est une très bonne chose. On a gagné 6 matchs sur 7, donc on a complètement optimisé le début de saison avec une nouvelle équipe qui n'a pas eu son entraîneur chef pendant la préparation.

La lumière qui est sur Victor aujourd’hui est contraire au sport collectif où tout le monde doit avoir le même traitement, et ce n'est pas le cas cette année. L'intérêt que portent les États-Unis et toutes les déclarations faites par les joueurs reconnus comme Lebron James, Stephen Curry ou encore Giannis Antetokounmpo. 

On me demande souvent « Et les autres ? Comment ils le prennent ? ». Cette situation est unique. Personne n’a jamais joué avec un joueur dont on parle autant et avec un tel potentiel. La volonté de gagner de Victor et son attitude altruiste fait que tout se passe bien. Victor ne recherche pas la lumière, c’est son niveau qui l’attire. Il ne se prend pas pour l'image que les États-Unis ont de lui et il donne tout pour gagner chaque match. Les joueurs, dans un cas de figure comme ça, regardent si leur partenaire qui a toute la lumière va se donner pour l’équipe ou pas. On serait dernier du championnat, ça serait très différent, parce que lorsque les joueurs sont en échec tout est remis en question. Mais à partir du moment où on est en haut du classement, tout le monde bénéficie de la hype extraordinaire qu’il y a autour de lui, c'est évident. Tous les joueurs gagnent une belle exposition avec 10 ou 12 scouts NBA par match et un palais des sports archi-comble. Victor reflète la lumière qui est braquée sur lui vers ses coéquipiers et vers le club. 

C’était une invitation de la part de la NBA, de la G League et de Ignite parce qu’ils savaient très bien quelle était la composition de notre équipe. Ils savaient qu’on avait Victor Wembanyama, Hugo Besson et d’autres jeunes joueurs à haut potentiel. L’équipe d’Ignite a la même composition avec des jeunes et 3 joueurs expérimentés qui ont joué en Europe. L’objectif de la NBA et de la G League c’était de pouvoir comparer et jauger la qualité des joueurs des deux équipes parce qu’ils sont très intéressés. On le voit au nombre de scouts que l’on reçoit de toutes les franchises. Et il n’y a pas que Victor qui les intéressent. Ils viennent aussi pour les autres jeunes de notre équipe.

Côté terrain, le bilan que l'on peut apporter est totalement positif parce qu'on n’a pas eu de préparation avec le coach et avec tous les joueurs, donc ça a permis de faire un travail très qualitatif qui ressemble véritablement à un stage de présaison avec deux matchs de haut niveau. Et le fait qu’on fasse de beaux matchs et qu’on gagne le deuxième, a permis de donner confiance à tout le monde. Le succès des bonnes équipes, c'est le partage de la balle, et ça s'est passé lors de ces deux matches. Nos joueurs sont ressortis en se disant : premièrement on n’est pas mauvais, et deuxièmement il y a la place pour tout le monde. Et ça c'est fondamental parce que quand il y a une équipe de 12 joueurs et qu’on ne joue pas de Coupe d'Europe, tout le monde se demande quel va être son temps de jeu.

C'est vrai qu'on a eu un petit retard à l'allumage par rapport aux autres clubs parisiens qui ont chacun organisé une délocalisation, et on veut corriger le tir. On travaille véritablement à délocaliser plusieurs matchs dans une grande salle parisienne au cours de cette saison.